Quelle est la phrase de la méthode Coué ?

La methode coué fascine encore aujourd’hui, tant pour sa phrase devenue célèbre que pour son histoire singulière aux frontières de l’hypnose, de la suggestion et de la psychologie. Pour un public novice, voici une exploration claire, sourcée et factuelle de cette formule, de ses origines et de sa portée.

La phrase de la méthode Coué :

La phrase de la méthode Coué est : « Tous les jours, à tous points de vue, je vais de mieux en mieux. » On rencontre parfois la variante « De jour en jour, à tous points de vue… ». Cette formule, conçue pour être simple, rythmée et facilement mémorisable, cristallise l’idée d’autosuggestion consciente : le fait de se répéter une affirmation positive pour orienter l’imagination et les attentes. Historiquement, elle renvoie à une pratique popularisée au début du XXe siècle par Émile Coué, pharmacien et auteur, qui observait le rôle déterminant de l’imagination dans l’expérience du mieux-être.

« Tous les jours, à tous points de vue, je vais de mieux en mieux ». Formule popularisée par Émile Coué dans La maîtrise de soi-même par l’autosuggestion consciente (1926). Source : Gallica – BnF.

Pour situer rapidement cette phrase dans son contexte, quelques repères aident à en comprendre l’orientation linguistique et culturelle.

  • Formulation : une structure courte, répétitive et rythmée, facile à retenir.
  • Intention : focaliser l’imagination sur l’amélioration globale (« à tous points de vue »).
  • Période : années 1910–1920, diffusion internationale.
  • Champ voisin : autosuggestion, psychologie de l’attente, effet placebo.
  • Usage courant : l’expression « méthode Coué » a été reprise jusqu’à devenir un cliché médiatique.

Origines et contexte historique de la méthode Coué

Émile Coué (1857–1926), pharmacien français, s’intéresse très tôt à la puissance de l’imagination dans la guérison. Ses observations derrière le comptoir – notamment l’influence de ses paroles sur les patients – l’amènent à formaliser une approche qu’il nomme « autosuggestion consciente ». C’est dans ce contexte que la phrase « Tous les jours, à tous points de vue, je vais de mieux en mieux » s’impose comme une sorte de « condensé » facile à répéter et à mémoriser.

À l’époque, les débats autour de l’hypnose, du magnétisme et de la suggestion (notamment à Nancy et à la Salpêtrière) irriguent la scène médicale et psychologique. Coué se distingue en insistant sur l’autonomie du sujet : la suggestion n’est pas seulement l’affaire d’un opérateur, elle peut être auto-induite par une formule qui oriente les attentes. La facilité mnémonique de la phrase explique sa large diffusion publique, bien au-delà des cercles thérapeutiques.

« La méthode Coué, élaborée par un pharmacien nancéien, rencontre un succès international au début du XXe siècle, entre psychologie populaire et héritage de l’hypnose. » Voir le dossier de France Culture.

Un pharmacien face à l’imagination et aux attentes

Les témoignages et conférences de Coué décrivent un constat simple : la manière dont on se représente une évolution possible – l’« imaginaire de la guérison » – influence l’expérience subjective du mieux-être. Si cette perspective n’équivaut pas à une preuve clinique moderne, elle préfigure des lignes de recherche ultérieures sur l’effet placebo et la psychologie des attentes.

Cette intuition s’ancre dans la culture scientifique de son temps. À Nancy, Bernheim avait déjà souligné l’importance de la suggestion; Coué, lui, en proposait une version « à faire soi-même » – d’où la place centrale d’une formule simple.

Une formule pensée pour être répétée

La phrase n’est pas un talisman, ni une technique mystique ; c’est une tournure linguistique structurée pour la mémorisation. Son rythme (« Tous les jours / à tous points de vue / je vais de mieux en mieux ») et sa généralité (« à tous points de vue ») expliquent sa persistance culturelle.

Quelques repères chronologiques éclairent sa diffusion.

  • 1910–1912 : travaux et conférences de Coué, ancrés à Nancy.
  • Années 1920 : rayonnement international, publications et tournées.
  • 1926 : parution et postérité de l’ouvrage de référence.
  • XXe siècle : entrée de « méthode Coué » dans le langage courant, souvent à contre-sens.

Autosuggestion et recherches : ce que montrent les études

Pour un lecteur novice, il est utile de situer la phrase de Coué par rapport à des champs étudiés depuis : psychologie des attentes, effet placebo, auto-affirmations, et – dans une autre logique – hypnose. Aucune de ces catégories ne se confond parfaitement avec l’approche de Coué, mais des proximités existent.

Les travaux contemporains sur l’effet placebo ont documenté que des attentes positives peuvent produire des effets mesurables dans certaines conditions. Ce n’est pas propre à la « méthode Coué », mais cela éclaire le cadre général où une affirmation orientée vers l’amélioration peut s’inscrire : l’attente module la perception, parfois la physiologie, et influence l’expérience du symptôme.

« Les placebos peuvent entraîner des modifications physiologiques mesurables et des améliorations cliniques, via des mécanismes d’attente et de conditionnement. » Dossier Inserm – Effet placebo.

Attentes, placebo et imagerie cérébrale

Les revues de littérature – vulgarisées en français par des organismes comme l’Inserm – convergent sur un point : l’attente d’un effet, dans un cadre crédible, peut moduler la douleur, l’anxiété ou certains marqueurs physiologiques. Des études en neuroimagerie ont montré que ces attentes activent des réseaux cérébraux impliqués dans la récompense, la motivation et la modulation de la douleur. La phrase de Coué ne constitue pas un protocole expérimental, mais elle s’inscrit dans une famille de phénomènes où l’imaginaire et la croyance jouent un rôle.

Au-delà du placebo, des travaux sur les « self-affirmations » (auto-affirmations) analysent comment se rappeler des valeurs personnelles peut atténuer le stress ou réduire certaines défenses psychologiques. La littérature internationale est vaste, et de nombreuses synthèses en langue française en diffusent les conclusions auprès du grand public, en insistant sur les nuances et les limites d’application.

Pour aller plus loin en français, plusieurs ressources analysent ces mécanismes de manière accessible, en reliant psychologie expérimentale et santé : des dossiers de l’Inserm sur les attentes et le placebo, ou des articles de vulgarisation comme ceux de The Conversation (édition France) qui renvoient aux publications scientifiques de référence.

Autosuggestion, hypnose et différences de cadre

Hypnose et autosuggestion ne se recouvrent pas : l’hypnose engage une relation et des techniques spécifiques de focalisation attentionnelle et de dissociation, quand l’autosuggestion renvoie d’abord à une orientation volontaire de l’imagination par le langage. Historiquement, Coué a été associé à l’hypnose par voisinage culturel et par ses pratiques de suggestion; cependant la phrase elle-même relève d’un registre linguistique autonome.

  • Hypnose : protocoles relationnels, induction, phénomènes hypnotiques décrits.
  • Autosuggestion : formulation personnelle, attentes, usage autodirigé.
  • Point commun : la place de l’imaginaire et de la croyance dans l’expérience subjective.

Réception, critiques et idées reçues autour de la méthode Coué

Au fil du XXe siècle, l’expression « méthode Coué » a été souvent utilisée pour désigner un optimisme jugé naïf, voire une forme de déni. Ce glissement sémantique s’est imposé dans le langage médiatique, alors que la démarche originelle de Coué se voulait une observation pragmatique du rôle de l’imagination et des attentes. Le décalage entre l’outil linguistique (la phrase) et la caricature (l’optimisme creux) fait partie de son histoire culturelle.

Côté scientifique, deux repères aident à cadrer la discussion : d’une part, la phrase de Coué n’est pas un traitement médical; d’autre part, l’existence d’effets liés aux attentes et à la suggestion est aujourd’hui documentée, mais dépend de contextes précis. La nuance est essentielle : entre l’affirmation générale (« je vais de mieux en mieux ») et les designs expérimentaux (placebo, attentes, cadres thérapeutiques), il y a une différence de nature.

Le dictionnaire Larousse définit la « méthode Coué » comme un « optimisme fondé sur l’auto-suggestion », ce qui illustre l’acception courante – distincte de l’intention initiale d’Émile Coué.

Dans le langage et les médias

La circulation médiatique a figé l’expression dans un sens souvent péjoratif. Cette évolution n’efface pas l’intérêt historique de la formule, ni les questions qu’elle soulève sur la place du langage dans l’expérience du mieux-être.

Ce que la méthode n’est pas

La phrase de Coué n’est pas une preuve clinique, ni une technique universelle. Elle n’est pas non plus une « pensée magique » : elle relève d’une orientation de l’imagination. Les approches contemporaines rappellent l’importance des contextes, des mécanismes (attente, attention, signification) et des limites de généralisation.

Place actuelle dans les pratiques

Dans le paysage francophone des accompagnements, on rencontre la phrase de Coué en toile de fond d’échanges sur l’imaginaire et le langage. Ces activités se situent sur un autre plan que la simple répétition d’une phrase ; la mention de Coué permet surtout de replacer historiquement le débat sur suggestion, attention et croyance dans l’expérience humaine.

  • Usage courant : expression médiatique ancrée, souvent éloignée du sens initial.
  • Champ scientifique : recherche sur attentes, placebo, cognition.
  • Pratiques d’accompagnement : références historiques, langage, pédagogie.

La phrase, son héritage et sa portée aujourd’hui

La formule de la methode coué – « Tous les jours, à tous points de vue, je vais de mieux en mieux » – est d’abord un objet culturel : un témoin de l’attention portée, au début du XXe siècle, au rôle de l’imagination et de la suggestion.  Elle a contribué à rendre intelligible, pour le grand public, l’idée que nos attentes pèsent sur notre vécu.

« C’est par l’imagination que nous dominons nos actes », écrit en substance Coué, pour souligner la primauté des images mentales sur l’effort de volonté. Source : Gallica – BnF.

Les dossiers contemporains en français – comme ceux de l’Inserm – montrent que l’attente et la signification influencent des paramètres mesurables, sans réduire ces phénomènes à une formule. La phrase de Coué garde ainsi une valeur didactique : elle raconte comment, historiquement, une intuition sur l’imagination a pris la forme d’un énoncé simple et mémorable, qui continue d’interroger la relation entre croyance, perception et mieux-être.

Pour approfondir, des ressources de référence en langue française – dossiers radiophoniques de France Culture, archives de la BnF, synthèses de l’Inserm, ou analyses publiées sur The Conversation (FR) – fournissent un cadre solide pour comprendre l’autosuggestion sans la confondre avec d’autres pratiques.

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